mercredi 23 février 2011

Edito

Dégage ! :verbe transitif de la langue française qui se définit aussi par déblaye, circule, vide les lieux, déguerpi et plus vulgairement « casse-toi ! ».


Par ce simple mot, le peuple tunisien a su, le 14 janvier 2011, après un mois de manifestations intenses, en finir avec une dictature meurtrière, perfide, à bout de souffle, pour tout dire obsolète.


Enfin, une Révolution arabe venait de voir le jour !


Car il s’agit bien de cela. D’une Révolution. Et pas seulement d’un mécontentement. D’une Révolution avec un grand « R » que n’aurait désavoué aucune de ses sœurs qui dans l’histoire, elles aussi, ont entrepris ce même combat ; pour chasser les impuretés et salissures des corrompus universels polluant ces peuples en mal d’un bonheur juste, pour un unique Graal : la Liberté !


« Dégage ! » Mussolini, Franco, Hitler, Staline, Batista, Salazar, Pinochet, Pol Pot, Ben Ali, Moubarak etc… etc… Imaginons, imaginez, que tous ces noms là soient encore au pouvoir ? Qu’en seraient-ils de ces victimes, de ces Hommes, de ces enfants, de ces femmes, tous bafoués jusqu’au plus profond de leur chair et de leur âme ?


Qu’en serait-il de l’Europe, de la Méditerranée, du Monde ?


Pour la mémoire d’un Jan Palac, de Tien An Men, de Budapest, le geste de Mohamed BOUAZIZI élève la douleur tunisienne, donc universelle, aux vertus révolutionnaires dont 1789 demeure le flambeau. Mais ne nous y méprenons pas : la Tunisie, comme l’Egypte et comme à ce jour l’ensemble du monde arabe, a besoin du soutien de chacun, du soutien d’un monde où le merveilleux a aussi sa place méritée. D’un monde libre pour que « Egalité et Fraternité » viennent compléter le formidable combat que sa bravoure absolue a écrit en lettre de sang. La Liberté seule ne gagnera son vrai sens qu’au fronton d’une nouvelle espérance bâtie pour conjurer les maux endémiques de l’errance. Où l’empirique souffrance vaincue donne enfin ce droit légitime envers ce bonheur conquis, partagé et définitivement frère.


Andre DEMPTOS

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire