jeudi 24 février 2011

La Honte


Le pitoyable spectacle, la tragique apparition de Mouammar Kadhafi hier soir à la télévision d’Etat libyenne, drapée dans son arrogance, le regard entêté, linceul futur de martyrs assassinés, dégageait l’image clownesque d’un mauvais pitre aux abois.


Avant lui, les discours de Ben Ali et de Moubarak mensongers et trompeurs, dessinaient le fil ténu de leurs fuites. Quels mauvais acteurs font ils ces pantins sur lesquels « Les Grands de ce monde » se sont inclinés (rabaissés). Quels degrés de supercherie ces momies cadavériques ont atteint.


Le peuple arabe, souvent pointé du doigt, borduré, stigmatisé, montre que sa tête, ses gestes, son cœur, son action, valent bien mieux aujourd’hui que toutes ces suspicions. Car même s’il a fallut attendre le XXIème siècle pour voir en eux, aussi, des « Hommes », aux yeux du Monde il démontre qu’il fait parti intégrante de la grande famille de Nations.


L’ignorance des autres est la pire des pensées. En marginalisant durant toutes ces décennies ces hommes et ces femmes, appauvris par le joug d’illuminés tyranniques, ce peuple n’a jamais pu exprimer son ressenti profond, sa dignité enfouie, son envie séculaire.


La religion, menée par les folies obsessionnelles de quelques uns, a trop longtemps inhibé les réalités essentielles, les désirs supérieurs, aidée en cela par des occidentaux aveugles.


Il n’y a pas de nation arabe. Ceci n’a été qu’une vision utopiste imaginée par quelques fanatiques et reprise en occident par d’exotiques rêveurs. Quelle Nation arabe pour quelle vie ? Pour quel but ? Chacune de ces personnes, gardée dans l’ignorance, à qui l’on n’a jamais voulu donner la moindre parcelle de savoir, et bien un jour celle-ci relève la tête ! La crainte a changé de camp. Le chasseur devient chassé. Et ce jour là est arrivé.


Devant nous, ces hommes et ces femmes, dans leur pays, dans ces terres austères et difficiles à dompter, nous demandent simplement de les considérer à leur juste valeur. Ils ont besoin du regard de l’égalité, du respect et pas seulement de la compassion.


Vivre ensemble, voilà leur crédo. Vivre Libre voilà leur bonheur. Comprendre, tendre la main, soutenir, tels sont les gestes qui doivent être une réalité pour tous. Aidons ces valeureux à gagner (à regagner) leur place au même côté que nous dans ce monde. En le leur permettant, alors la vie pour l’ensemble de ces hommes n’en gagnera que plus de lumière. Kadhafi, à ton tour de rejoindre aux abîmes le voleur de Tunis !


André DEMPTOS

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